Cher Monde...
Cher Monde,
Je suis venu dès que j’ai pu, ils ont dis que tu avais fait une rechute….
Ils veulent te débrancher tu le savais ? Ils disent qu’ils n’y plus rien à faire, que tu ne seras jamais plus le même.
J’ai peur Cher Monde.
Tout se bouscule dans ma tête. J’ai du mal à mettre mes idées en place et pourtant il fallait que je te parle, que je te voie, que je te touche. La dernière fois que je t’ai parlé remonte à tellement longtemps, je devais être encore petite et je pense que je ne savais pas que je m’adressais à toi. D’ailleurs peut être que je ne m’adressais à personne en particulier mais tu m’as écouté, comme à ton habitude, me berçant d’une vaguelette, me caressant d’une brise légère. Ta bonté n’a pas de limite.
Je pleure Cher Monde.
Je me sens tellement coupable. Je sais que tu ne nous en veux pas, tu as toujours été comme ça, juste et loyal avec nous, même si je pense que nous ne le méritons pas. Nous sommes tellement égoïste, tellement plein de haine et d’avidité et moi… moi face à tout ça je suis pleine de tristesse. Je me sens desoeuvré et perdue, seule au milieu d'une foule de gens aux visages flous, au milieu d'un vacarme assourdissant, seule sur une plage à l'approche d'un orage. Mais je brûle tu sais, au fond tout au fond un feu s’est allumé, une colère brûlante alimente ce feu et je vais me battre tu sais.
Je prends les armes Cher Monde.
Bien sûr ils diront que ça ne sert à rien, que mes décisions, mes actions n’auront aucun impact mais toi et moi savons. Alors aujourd’hui je me lève, peut être seule parmi la foule, je me lève et les regardent en face. Non ils ne te détruiront pas, je me battrai jusqu’au bout. Oui je sais que la violence n’engendre que la violence mais tu sais je me battrai avec des armes qu’ils ne connaissent pas, qu’ils ne comprennent pas, je serais vainqueur même si je dois être seule. Je sauterai dans le vide, je combattrai les flammes, je plongerai dans les abysses, je grimperai jusqu’au sommet parce que c’est pour toi que je le fais. Tu ne mérites pas tout ce que l’Humanité t’inflige.
J’ai espoir Cher Monde.
Parfois mon feu s’apaise, au détour d’une rue, d’une discussion, d’une brise dans mes cheveux. Parfois je dépose mon arc et mes flèches pour te contempler, te voir non pas avec mes yeux mais avec mon cœur. Voir que je ne suis pas la seule à lutter, pas la seule à avoir nourri mon feu pour partir me révolter. Pour crier qu’on ne peut plus continuer comme ça. Je le sais et toi aussi, nous sommes des milliers à nous battre, parfois en silence pour te sauver, nous ne t’abandonnerons pas, nous ne te laisserons pas. Nous nous battrons, ils ne gagneront pas et peut être que quelque part nous non plus
Car au final, Cher Monde, c’est toi qui nous enterreras tous.
Mais en attendant, l'espoir d'un avenir meilleur pour tous est à porté de main, alors saisissons-le.
